dimanche 8 septembre 2013

Super Teacher et ses 24 enfants

C'est la rentrée, troisième édition ! Et oui, entre ses vacances, le prof travaille.


Et pour moi, c'est une grande rentrée, parce que pour la première fois, je retourne dans le même collège et je retrouve des bambins qui me connaitront déjà.

Grande question : vont-ils se dire qu'ils peuvent prendre leurs aises, tranquille-émile-genre-Superteacher-et-moi-on-a-élevé-les-cochons-ensemble, ou ne vont-ils pas ?

Mais surtout, surtout... cette année, je suis PP.
"Pépé ?", que tu te dis, lecteur.
"Non, PP. Prof principal, quoi". 
Et ça, chéri-lecteur, c'est marrant.

Alors d'abord, les backstages. Après des vacances d'une durée sur laquelle je ne m'appesantirais pas parce tout le monde nous déteste déjà alors n'en rajoutons pas, les profs ont leur pré-rentrée. C'est à dire qu'on découvre nos classes, nos emplois du temps et les nouveaux collègues. Et puis on se retrouve.
"Alors tes vacances aux Seychelles, c'était sympa ?
"Ouais, génial, mais je trouve que la business classe devient beaucoup trop populaire..."

Bon, ok, ok, on est prof. En vrai, c'est plutôt :
"Alors, les vacances en Bretagne, pas trop de pluie ?"
"Boh, finalement, on est allé à la mer de sable."

"Oh non, j'ai Machin dans ma classe"
"Et bim ! Oh non, moi j'ai Truc."
"Et bim !"

"Non, mais attends, t'as vu cette réforme qu'ils veulent faire"
"Raaah, foutus politiques"
"Bien dit"
"Hé les mecs ! Demain, y a grève !"
(ce dernier échange n'est qu'un vulgaire cliché. On n'a même pas de délégué syndical dans mon collège, alors vous imaginez)

Alors, moi je suis PP de 4ème cette année. Oui, le niveau où les centres d'intérêt principaux c'est Secret Story, Les Ch'tits à Ibiza, l'acné et les kebabs (les deux derniers étant sans aucun doute reliés).
La liste d'élève a l'air assez prometteuse. 15 élèves que je connais sur les 24 et beaucoup de bichons-chouchous venus de ma classe préférée de l'an dernier.

Le mercredi, je vais les chercher dans la cours pour leur premier jour d'école.
"Super Teacher !" qu'ils crient en choeur, faisant une ola et enchainant des saltos et pyramides humaines en mon honneur. Si, je te jure c'est vrai.

Puis arrivés en classe, comme d'hab, je fais mon topo mêlant coup de pression ("Je ne VEUX PAS que des profs aient à se plaindre de vous cette année, c'est bien clair ?") (on y croit ! on y croit !) et coaching intensif ("Je ferais mon maximum pour essayer de vous intéresser et je compte sur vous pour faire vivre mon cours") (mon dieu, qu'elle est cucul, tu te dis. Oui, je trouve aussi, mais ils ont 13 ans, alors leur notion du cucul est vachement plus aléatoire).
Je suis allée jusqu'à leur dire que cette année, j'étais un peu comme leur maman au collège... Je crois que j'ai pété un câble à un certain moment, ce matin-là.

Quand même, tu sens que quand tu es prof principale, tu as une sorte d'ascendant sur eux assez spécial. Je pense que même les kékés savent qu'il ne faut pas se mettre le PP à dos. Et des kékés, j'en ai ! Mais tu sais que les kékés, moi j'aime ça. Je n'avais jamais autant écrit le mot kéké avant.

Bon, mais plus sérieusement, pour l'instant, PP ça veut surtout dire passer un temps fou à classer et récupérer des papiers. Vu mon talent inné pour l'organisation, je sens que la vie scolaire et l'administration vont me kiffer...

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