Je sais, ce n'est pas la fonction de
mon blog. Mais j'ai allumé ma télé ce matin, jour de la manif
anti-mariage pour tous, et je ré-entend les mêmes arguments plats
et manipulateurs qui me mettent hors de moi et qui me font réaliser à quel point la France est loin d'être un pays moderne.
Vous le savez, je ne suis pas la plus
engagée, je ne suis pas la plus au point sur les grandes questions
politiques et je ne sais pas parler avec de beaux mots qui
impressionnent. Mais là, je parle juste de bon sens.
À vrai dire, avant le début de
« l'Affaire », je n'étais pas spécialement pour
ce mariage. Pas spécialement contre non plus. Disons que je n'en
voyais pas l'urgence. Et d'ailleurs, je l'ai déjà dit, je trouve
que certains arguments contre sont valables, même si je ne suis pas
d'accord.
Mais, à présent, je soutiens
définitivement ce projet de loi. Surtout parce qu'être contre,
aujourd'hui, ça veut dire adhérer à des valeurs qui me font honte.
Ces valeurs françaises que les
opposants veulent sauver, je me demande quelles sont-elles ? La
famille ? Il faut sauver la famille ? Mais je ne comprend
pas. La famille, c'est forcément autour d'un homme et d'une femme ?
Alors, moi, du coup, je n'ai pas de famille. C'est con, hein. J'aurai
bien aimé avoir une famille mais j'ai pas de papa. Moi, je croyais
que ce qui faisait vraiment une famille, c'était l'amour
inconditionnel et le soutien. Là, du coup, j'ai du mal à voir en
quoi le fait d'être homosexuel est incompatible avec ça.
Alors on va me dire que le vrai
problème, c'est qu'on remet en cause l'ordre naturel des choses,
c'est à dire qu'un enfant vient d'un homme et d'une femme. Mais à
moins que je sois vraiment à la masse, on a encore rien inventé qui
permette de faire les choses différemment. Il faut la petite graine
et le petit œuf. Et ce n'est pas le mariage gay qui ouvre la porte
aux inséminations artificielles et fécondation in vitro. Les
homos le faisaient avant. Mais l'enfant viendra toujours d'un homme
et d'une femme, heureusement.
Ah
oui, mais l'enfant a droit à un papa et une maman. Oui, il y a
droit. C'est vrai que c'est bien. Mais il n'en a pas toujours :
orphelins, familles monoparentales... et ce n'est pas pour autant que
sa vie sera déséquilibrée, s'il reçoit l'amour, le soutien et les
vraies valeurs dont un enfant a besoin (intégrité, honnêteté,
respect de l'autre...).
Okay.
Mais alors, si on autorise le mariage aux homosexuels, on va finir
par l'autoriser à n'importe qui. Et les anti-mariages d'énumérer
gaiment tout ce qu'on va bientôt accepter dans ce monde qui court à
sa perte : le mariage consanguin, la polygamie et même (non, je
n'invente rien) la pédophilie. Finalement, ce débat de société
met vraiment à jour ce que les gens pensent encore vraiment de
l'homosexualité ; c'est à dire que ça ne choque personne
qu'on assimile l'homosexualité à la consanguinité et à la
polygamie. Je trouve ça grave en 2013. Autoriser le mariage aux
homosexuels n'équivaut pas à ouvrir une boîte de Pandore puisque
l'homosexualité n'est pas un vice, ni une maladie comme se le
demande parfois mes élèves de cinquième (mais eux, ils ont 12 ans,
ils ont le droit de douter et de se poser des questions).
Finalement,
à trop donner de la voix aux catholiques intégristes, on finit par
distiller insidieusement parmi les gens des idées qui font
normalement froid dans le dos. Rappelons quand même que pour ces
catholiques extrémistes, le mariage civil n'a souvent pas de valeur
officielle. Alors, ça serait bien que chacun reste dans son domaine
de compétence (comme le prévoit la loi depuis 1905, tiens, au
fait).
Bon, je ne recommencerais plus. Désolée
d'avoir taillé ma bavette toute seule, avec mes arguments de
comptoir. Je sais que ce blog n'est pas fait pour ça et j'espère ne
pas perdre l'attention de mes lecteurs qui sont contre cette loi et
qui ont des arguments un peu plus sensés que ceux énumérés
précédemment. Mea culpa, mea maxima culpa. Comme
quoi, à force d'essayer de nous détourner des vrais problèmes, ça
finit par marcher.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire