dimanche 13 janvier 2013

Super Teacher soutient le mariage pour tous


Je sais, ce n'est pas la fonction de mon blog. Mais j'ai allumé ma télé ce matin, jour de la manif anti-mariage pour tous, et je ré-entend les mêmes arguments plats et manipulateurs qui me mettent hors de moi et qui me font réaliser à quel point la France est loin d'être un pays moderne.
Vous le savez, je ne suis pas la plus engagée, je ne suis pas la plus au point sur les grandes questions politiques et je ne sais pas parler avec de beaux mots qui impressionnent. Mais là, je parle juste de bon sens.

À vrai dire, avant le début de « l'Affaire », je n'étais pas spécialement pour ce mariage. Pas spécialement contre non plus. Disons que je n'en voyais pas l'urgence. Et d'ailleurs, je l'ai déjà dit, je trouve que certains arguments contre sont valables, même si je ne suis pas d'accord.
Mais, à présent, je soutiens définitivement ce projet de loi. Surtout parce qu'être contre, aujourd'hui, ça veut dire adhérer à des valeurs qui me font honte.

Ces valeurs françaises que les opposants veulent sauver, je me demande quelles sont-elles ? La famille ? Il faut sauver la famille ? Mais je ne comprend pas. La famille, c'est forcément autour d'un homme et d'une femme ? Alors, moi, du coup, je n'ai pas de famille. C'est con, hein. J'aurai bien aimé avoir une famille mais j'ai pas de papa. Moi, je croyais que ce qui faisait vraiment une famille, c'était l'amour inconditionnel et le soutien. Là, du coup, j'ai du mal à voir en quoi le fait d'être homosexuel est incompatible avec ça.

Alors on va me dire que le vrai problème, c'est qu'on remet en cause l'ordre naturel des choses, c'est à dire qu'un enfant vient d'un homme et d'une femme. Mais à moins que je sois vraiment à la masse, on a encore rien inventé qui permette de faire les choses différemment. Il faut la petite graine et le petit œuf. Et ce n'est pas le mariage gay qui ouvre la porte aux inséminations artificielles et fécondation in vitro. Les homos le faisaient avant. Mais l'enfant viendra toujours d'un homme et d'une femme, heureusement.
Ah oui, mais l'enfant a droit à un papa et une maman. Oui, il y a droit. C'est vrai que c'est bien. Mais il n'en a pas toujours : orphelins, familles monoparentales... et ce n'est pas pour autant que sa vie sera déséquilibrée, s'il reçoit l'amour, le soutien et les vraies valeurs dont un enfant a besoin (intégrité, honnêteté, respect de l'autre...).

Okay. Mais alors, si on autorise le mariage aux homosexuels, on va finir par l'autoriser à n'importe qui. Et les anti-mariages d'énumérer gaiment tout ce qu'on va bientôt accepter dans ce monde qui court à sa perte : le mariage consanguin, la polygamie et même (non, je n'invente rien) la pédophilie. Finalement, ce débat de société met vraiment à jour ce que les gens pensent encore vraiment de l'homosexualité ; c'est à dire que ça ne choque personne qu'on assimile l'homosexualité à la consanguinité et à la polygamie. Je trouve ça grave en 2013. Autoriser le mariage aux homosexuels n'équivaut pas à ouvrir une boîte de Pandore puisque l'homosexualité n'est pas un vice, ni une maladie comme se le demande parfois mes élèves de cinquième (mais eux, ils ont 12 ans, ils ont le droit de douter et de se poser des questions).

Finalement, à trop donner de la voix aux catholiques intégristes, on finit par distiller insidieusement parmi les gens des idées qui font normalement froid dans le dos. Rappelons quand même que pour ces catholiques extrémistes, le mariage civil n'a souvent pas de valeur officielle. Alors, ça serait bien que chacun reste dans son domaine de compétence (comme le prévoit la loi depuis 1905, tiens, au fait).

Bon, je ne recommencerais plus. Désolée d'avoir taillé ma bavette toute seule, avec mes arguments de comptoir. Je sais que ce blog n'est pas fait pour ça et j'espère ne pas perdre l'attention de mes lecteurs qui sont contre cette loi et qui ont des arguments un peu plus sensés que ceux énumérés précédemment. Mea culpa, mea maxima culpa. Comme quoi, à force d'essayer de nous détourner des vrais problèmes, ça finit par marcher. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire